“Il y a de faux courageux qui sont en vérité des impudents”.

Ce titre est tiré du livre de l'autrice et philosophe Cynthia Fleury daté du 18.11.2020 et intitulé "La Fin du courage"

J’aurais pu ajouter « des indolents ».

C’est un extrait d’un livre intitulé « La Fin du courage » de l'autrice et philosophe Cynthia Fleury, daté du 18.11.2020. Je ne connaissais pas, cette merveilleuse pensée m’a été révélée il y a deux jours lors d’une lecture à laquelle j’ai assistée au sein de l’école Savannah College of Art and Design (SCAD) Lacoste (Luberon, Vaucluse).

Le courage, ça n’est pas ce dont je manque.

En revanche, il me semble que le courage fait défaut à de nombreux·ses élu·es politiques, responsables, dirigeant·es d’entreprises, président·es de réseaux d’influence que je cite souvent.

Une nouvelle fois donc, je vais vous faire part de ce à quoi je ne me résous pas : entendre nos élu·es et dirigeant·es répéter combien "nous leur importons".

Qui, nous ?

Quel·les élu(e)s ?

Pour le « nous », disons que si vous lisez cet article, vous êtes concerné(e), surtout si vous entreprenez, concevez, innovez, imaginez, prévoyez, contestez, protestez, même.

Pour les élues, ce sont ceux du gouvernement, de l’Assemblée Nationale (ces parlementaires, que j’écoute en boucle sur LA CHAINE PARLEMENTAIRE-ASSEMBLEE NATIONALE et dont les saillies du Rassemblement Nationales me sont devenues inaudibles) ou encore nos représentant·es territoriaux : nos maires, nos suceurs de sub (celles et ceux dont l'opportunisme nous est relayé par les médias main stream) mais aussi nos représentants syndicaux.

Nous y voilà ?

Oui, nous y voilà.

C'est que... j'ai la mémoire longue et contrairement à ce qu'enseignent toutes les braves théories de développement personnel dont je n'ai que faire, vu que je ne crois éhontément qu'à la psychanalyse (ce qui fait de moi une dinosaure qui s'assume et ne croit pourtant pas en Freud) : je suis rancunière et n'ai que faire du pardon.

D'ailleurs, à ce propos, de rancune et de recherche d'une vie heureuse, je ne peux que vous encourager à vous nourrir du dernier livre de David Foenkinos, "La vie heureuse" publié aux Editions Gallimard dont est extraite cette citation :

"Qu'as-tu fait, pendant ces années ?

-J'ai expérimenté tous les recoins de la désillusion, répondit Amélie.

-C'est joyeux...

-Ne te moque pas...Et toi ? Qu'as tu fait ?

-Je me suis remis à vivre".

Donc, toute rancunière que je suis, et peu à-même d'intégrer le paradis un jour, je suis de plus en plus outrée d’entendre récemment les élu·es de la CPME13 répètent à tue-tête « mais on l’a aidée, Nath ».

Ou pire, insinuent que l'Urssaf Paca ne m'aurait pas à la bonne.

Alors pour celles et ceux qui n’ont pas suivi le film intégralement, j’ai liquidé mon entreprise il y a 8 mois, le 9 août dernier, pour des raisons propres à de si nombreuses PME : un chiffre  d’affaires au beau fixe, des nouveaux clients qui signent, mais ne payent pas, 4 salariés, une créance client passée en 2 ans post covid de 2000 à 43 000 € et une inflexibilité outrageuse (et certainement pas courageuse) de l' Urssaf Paca. Et si vous aimez les bijoux de famille, cet article est pour vous ☞ https://www.linkedin.com/pulse/comment-la-terreur-de-lurssaf-ma-conduite-%25C3%25A0-vendre-mes-d-apt--u231e.

Mon expert comptable m’a fait toutes les attestations que je réclamais, et je l’en remercie. J’ai tant de gens qui témoignent sur mon LinkedIn que leur expert comptable les a laissé tomber au pire moment alors que, personnellement, mon expert comptable, Corinne INNESTI, m’a parfaitement accompagnée alors même que je ne la payais plus.

Sur Corinne, en tant que personne, je n’ai rien à redire. J'aime cette femme, profondément, même s'il m'échappe qu'elle perde son humanité auprès tant d'éperdus de pouvoir. Mais bon. Corinne si tu me lis, reviens-vite à ta grandeur et quitte ce monde d'impudents.

Pour être tout à fait honnête, je pourrais t'en vouloir un peu d'avoir oublié de me conseiller de payer en priorité l’Urssaf TNS plutôt que l’URSSAF salariés avant de liquider, petite erreur stratégique qui me coûtera encore pendant de longues années la modique somme de 593 € par mois...mais bon. Tu as tant fait pour m'aider, que je ne saurais t'en porter grief. Personne n’est parfait.

Seulement voilà, la CPME nationale ni locale, elle, n’a rien fait.

Ou presque. Quelques appels téléphoniques destinés au Président de l'Urssaf Paca, peut-être quelques sms aussi à Franck BARBE qui n'a pas fait ou pu faire grand chose.

Rien qui vaille en tous cas de faire flancher l'institution URSSAF : je n'en veux pas tant à la CPME d'ailleurs qu'au discours ambiant « nous aidons les petites et moyennes entreprises ».

On nous ment. C'est précisément l'absence de courage de nos élu·es qui autorise ce mensonge. Bien sûr que non, personne n'aide les pme.

Un bullshit d’impudence, en somme, pour reprendre le titre de cet article.

Et c’est ce qui me fait saillir, pour reprendre une expression masculiniste qui convient mieux à ce monde politique d'impudents qui prônent de grandes positions pour en tenir de minuscules.

Je voudrais obtenir par mes prises de parole ici sur ce média ou ailleurs que le discours "nous aidons les pme" cesse.

STOP à l’intox.

Dites plutôt : « démerdez-vous, c'est le bordel puissance 1000 depuis le quoiqu'il en coûte, et on ne va rien faire pour sauver les pme ». Ce sera plus courageux.

Car en cas de difficultés, croyez-moi, la marge de manoeuvre dont dispose à la fois votre expert comptable, vos syndicats, vos ami·es à l'Urssaf...est nulle.

Mais au-delà de l’absence de courage de nos élu•es, c’ est au courage du collectif que j’aimerais rendre justice.

Car sans le collectif, sans mes anciens clients et ami·es, sans mon réseau relationnel, je ne me serais peut être jamais relevée. Quoique. Qui sait. Car de courage, nous, les petits patrons, nous n’en manquons pas. 

De mon côté, certains m’ont vue crâne rasé ("Nath, mais quelle dinguerie, pourquoi t'as fait ça ?"), d’autres m’ont vue grossie (...), d’autres encore ont lu avec attention cette cassure qu’est la liquidation d’une entreprise dans la vie d’un·e entrepreneur·e et m'ont dit "Merci d'avoir parlé".

A moi de vous dire : Merci de m’avoir tant lue, pas moins de 40 000 vues sur mes articles passés, vraiment, merci.

Je ne me suis pas suicidée, je me suis rasée le crâne. 

Je ne me suis pas isolée, je me suis reliée aux autres.

La liquidation de mon entreprise m’a ramenée à la vie en passant par une régénération complète.

Certes, j’ai un diplôme et de l’expérience, beaucoup d’expérience même, en biz dev comme en com, mais j’étais quand même à terre.

Et je maintiens que c’est le manque de courage de ceux qui ne payent pas leurs fournisseurs qui m’a mise à terre, de même que le manque de courage de ceux qui devaient me défendre et m’aider (la CPME13) et enfin le manque de courage des institutions (L'urssaf) qui n’ont que faire de broyer des corps d'entrepreneurs.

L’inhumanité du gouvernement actuel vis-à-vis des entrepreneurs n'a d'égale que la flagornerie impudente avec laquelle les ministres successifs affirment le contraire.

Mais depuis septembre 2023, je me relie à celles et ceux qui comptent, dans mon espace professionnel, comme personnel, en faisant des choix tactiques : et oui, je dégage celles et ceux avec lesquels je m’ennuie, qui brassent du vent.

Les pas courageux, justement.

Et me relie à ceux qui en ont, du courage.

Courage de dire,

Courage de déplaire,

Courage de dénoncer,

Courage d’exister bien en-dehors des attentes quelles qu’elles soient.

Alors bienvenue aux courageux·es, car j’ai besoin de vous entendre, vous, plutôt que les crevards indolents qui se nourrissent de sub et de pouvoir, de « budgets » ou de « fonds » et nous font la morale.

Vive le courage !

Bonne journée,

Nathalie d'Apt.

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Baisse les yeux.  Non.